C’est de la rencontre de quatre circassiens, une danseuse, une comédienne et un musicien compositeur que naît cette forme bâtarde de spectacle dont le cœur est le clown.

 Extrait du spectacle Homo Sapiens – ou quand on en aura marre de l’art du mamihlapinatapai *

C’est une histoire sur nos premières fois, ce moment où des évènements surgissent du chaos originel. C’est une écriture de nos origines qui porte le regard sur la  imension du sensible, du mystère et de l’inconnu. Mettre le sensible au centre de l’histoire, c’est ce que sait faire le clown, sa raison d’être. Aller se frotter au clown, c’est donc se rendre à l’origine, non pas à l’origine historique mais à une forme originelle de notre relation au monde. Cette forme hybride s’inspire aussi de la dynamique de l’enfant de deux ans, de l’homme primitif, mais encore de celle du danseur de krump, faisant un pont entre eux, entre la danse et la physicalité du clown, une zone de dialogue entre l’être et l’art, l’art et le rituel, le rituel et la construction d’un corps commun, d’une société.

C’est dans un cercle, un ventre, une clairière au milieu de la forêt touffue de nos rêvasseries que sortent les gestes premiers, les balbutiements du sens.

Ce n’est pas un spectacle de danse. Ce n’est pas un spectacle de clowns.  C’est une rhapsodie, comme un récit épique physique et primitif fait d’ouvrages chaotiques à vivre en corps à corps. Ces singeries augustes et songeries incarnées sont le prétexte pour tenter de toucher du doigt le fond mystérieux du Tout-nous…

A l’aube du crépuscule de l’anthropocène, pour finir en beauté, le temps est venu de nous regarder de l’autre côté du miroir, par le prisme qu’offre le clown. Peut-être cela nous aiderait-t-il à commencer à défricher un passage vers un Homo Suivant ?

* Mot du Yagan de la Terre de feu qui est considéré comme l’un des plus difficiles à traduire. Il décrit un regard partagé entre deux personnes dont chacune espère que l’autre va prendre l’initiative de quelque chose que les deux désirent mais qu’aucun n’ose avouer.

DISTRIBUTION

Mise en scène et scénographie : Caroline Obin
Avec : Mario de Jesus de Barragan, Margaux Desailly, Danielle Le Pierrès, Jaime Monfort, Marcelo Nunes, Ilaria Romanini, Loriane Wagner.

Dramaturgie : Harry Holtzman
Musique : Jérôme Lapierre
Krump : Emilie Ouedraogo Spencer
Cascades : Elise Ouvrier-Buffet
Lumière :  Carine Gérard
Son : Renaud Eychène

Production déléguée L’Apprentie Cie, la Comédie de St Etienne – CDN

Coproduction Théâtre Dijon Bourgogne – CDN, La Verrerie – Pôle National Cirque Occitanie, Archaos – Pôle National Cirque Marseille Méditerranée , La Cascade – Pôle National Cirque Ardèche, Le Carré Magique, Pôle National Cirque en Bretagne, CIRCA – Pôle National Cirque Auch
Avec le soutien de Fondation E.C. Art-Pomaret
Aide à la résidence La Grainerie, Fabrique des arts du cirque et de l’itinérance, Toulouse ; L’Usine, Centre National des Arts de la Rue et de l’Espace Public de Tournefeuille ; Esacto’Lido, Ecole Supérieure des Arts du Cirque Toulouse ; Le Théâtre dans les Vignes, Cornèze ; Espace Culturel des Corbières CCRLCM, Ferrals-les-Corbières

Caroline Obin est la directrice artistique de l’Apprentie cie. Caroline Obin est artiste clown plasticienne. Sa formation pluridisciplinaire – DEUG d’études théâtrales à Paris 3, Diplôme du Centre National des Arts du Cirque à Châlons-en-Champagne, et Master 2 d’arts plastiques – création, théorie, médiation – fait de Caroline Obin une artiste protéiforme.
C’est dans l’Apprentie cie, dont elle est la directrice artistique depuis 1997 qu’elle multiplie les expérimentations à travers des codes de jeu allant du théâtre à la performance, de la scène à l’espace public, de l’art clownesque aux arts plastiques.
Tout en défiant les frontières disciplinaires, elle place son personnage, Proserpine, qu’elle incarne depuis 20 ans, au centre de son travail, comme un axe lui permettant d’élargir sa recherche sur le clown à une réflexion philosophique sur l’identité et le corps social mais également sur les pouvoirs médiumniques du clown tant sur le monde qu’il traverse que sur les médiums qu’il investit.
Aujourd’hui en tant qu’artiste, elle développe une recherche pratique sur le clown comme être plastique dans des projets artistiques en milieu humain.
En parallèle de son travail d’artiste et de chercheuse, elle développe une théorie sur l’art clownesque qu’elle transmet en tant que pédagogue.
Co-fondatrice du collectif CICM (Collectif International de Clowns of Marseille) entre 2003 et 2008, Co-fondatrice du collectif Les EnchantReurs depuis 2018 avec Harry Holtzman, Vincent Granger et Yvett Rotscheid.

La Nuit du Cirque est un événement international organisé par Territoires de Cirque avec le soutien du Ministère de la Culture, en collaboration avec l’Institut Français, Circostrada et Circusnext.